Les doutes entourant le dioxyde de titane (TiO2) ne sont pas levés. Un arrêté interministériel, publié mercredi 23 décembre au Journal officiel, reconduit par conséquent pour une année supplémentaire la suspension entrée en vigueur le 1er janvier 2020.
Cette suspension concerne la mise sur le marché des denrées alimentaires contenant l'additif E 171. La mesure avait été adoptée à la suite d'une étude de l'Institut national de la recherche agronomique (aujourd'hui Inrae), publiée en janvier 2017. Elle avait mis en évidence un risque de cancer colorectal lié la présence de cet additif dans les denrées alimentaires. Dans l'attente de la publication, attendue courant 2021, de l'avis de l'Agence européenne de sécurité des aliments (Efsa) relatif à l'évaluation des risques de cette substance, le Gouvernement a décidé de reconduire la mesure de suspension.
« Prolonger la suspension du dioxyde de titane dans l'alimentation est une bonne nouvelle mais bien insuffisante. Il faut être logique : cette suspension aurait dû être élargie aux dentifrices et aux médicaments », réagit l'association Agir pour l'environnement. En octobre dernier, une nouvelle étude de l'Inrae a en effet apporté la preuve que les nanoparticules de dioxyde de titane présentes dans l'additif E 171 pouvaient traverser le placenta et atteindre l'environnement fœtal. Dans un avis publié en avril 2019, l'Agence de sécurité sanitaire (Anses) se disait, quant à elle, dans l'impossibilité de lever les incertitudes sur la toxicité ou l'innocuité de l'additif.